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Fleursdevero2
26 janvier 2015

Sommes-nous vraiment tous capables de nous transformer en bourreaux ?

Sommes-nous vraiment tous capables de nous transformer en bourreaux ?
Patrick Clervoy, médecin psychiatre du Service de santé des armées et professeur de médecine au Val-de-Grâce, ne s’y trompe pas et publie L’Effet Lucifer. Des bourreaux ordinaires. Il en connaît un rayon sur le sujet. C’est un spécialiste du stress et du traumatisme psychique dans les opérations militaires modernes.
Il est allé sur le terrain, en Afrique comme en Asie. Dans cet essai, il passe en revue des actes de violence insoutenables perpétrés dans l’histoire ancienne et récente.
Dans le monde selon Patrick Clervoy, l’être humain ne progresse pas du point de vue du sens moral.
« Comment devient-on un bourreau ? Quel est cet “effet Lucifer” qui incite l’homme à se muer en tortionnaire, à faire souffrir son semblable et à jouir du supplice infligé ? » De la Saint-Barthélémy aux émeutes sanglantes de Los Angeles du début des années 1990, en passant par la guerre d’Algérie, le règne des Khmers rouges ou les tortures des militaires américains dans la prison d’Abou Ghraib, les exemples ne manquent pas.
La question ne date pas d’hier.
La grande expérience qui a permis de mettre au jour la fragilité du sens moral chez les humains remonte au début des années 1960. Le psychologue américain Stanley Milgram, de l’université de Yale, voulant analyser le degré d’obéissance d’un individu confronté à une autorité, a imaginé la mise en scène suivante : il a recruté par petites annonces des sujets rémunérés pour participer à un programme d’apprentissage et engagé des comédiens pour jouer le rôle des étudiants et des encadrants.

Chaque sujet rémunéré devait tester les connaissances des étudiants placés sous électrodes, sous le regard d’un encadrant. Chaque erreur était punie par des électrochocs, et les étudiants simulaient la douleur ressentie. En bref, malgré des signes de grande nervosité, aucun sujet rémunéré n’a refusé le principe de ce mode d’enseignement et plus de 60 % d’entre eux ont infligé des punitions allant jusqu’à des chocs de 450 volts.
Stanley Milgram mit ainsi en lumière les conditions qui peuvent amener un homme ordinaire à devenir tortionnaire, au premier rang desquelles l’obéissance à une autorité reconnue comme légitime.
« Avec humilité, il faut accepter l’idée que c’est potentiellement chacun de nous. Cela ne dépend que des circonstances dans lesquelles nous pouvons être placés. L’instinct à faire le mal est ubiquitaire et universel. Il peut être partout et être le fait de tout le monde », écrit Patrick Clervoy.
Par Sandrine Treiner pour le magazine Clés. Patrick Clervoy "L'effet Lucifer, Des bourreaux ordinaires", Éditions CNRS
Cueilli sur le site de berger elisabeth

 

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